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La vita è bella

Choix de l’itinéraire

La dernière fois que j’ai donnée des nouvelles, j’étais à Gênes. Qu’est-ce qui s’est passé depuis Gênes? Tout et rien en même temps. Autant la vie à vélo peut être monotone, autant c’est très varié. En quittant Gênes, nous avions trois possibilités d’itinéraire en fonction de la météo. La première possibilité était de descendre jusqu’à Pise pour traverser l’Italie d’ouest en est à la partie la plus courte  (en rouge). L’avantage était d’être dans les terres le moins longtemps possible en rejoignant la mer adriatique rapidement. Le désavantage était d’attaquer des journées avec des dénivelés de 8000 mètres… La deuxième possibilité était de se rendre dans le coin de Pise pour prendre un bateau et faire le tour de la Sardaigne (en bleu). Puis, prendre un autre bateau pour aller en Sicile et se rendre à Bari pour traverser en Grèce. L’avantage était de rester au chaud en suivant la côte ouest de l’Italie. Le désavantage était de manquer tous les Balkans. La dernière option était de partir vers le nord/nord-est de Gênes pour rejoindre Venise (en noir). L’avantage était d’éviter des journées trop longues et de pédaler moins de kilomètres au total. Le désavantage, eh bien on ne le connait pas encore parce qu’apparemment que la Croatie l’hiver peut être froid (et très venteux). Dans les deux cas où on traverse l’Italie d’ouest en est, on sait qu’il y aura une espèce de colonne vertébrale à traverser (les Appenins). Après discussion, nous avons décidé de partir vers le nord pour rejoindre Venise. Advienne que pourra pour le froid et le vent!

Église croisée durant la montée

À notre départ de Gênes, un ciel bleu avec un soleil incroyable nous suit. Si chaud que je me dis que ce sera une journée « short / t-shirt ». Je me garde une petite réserve avant de me dévêtir en me disant que c’est encore légèrement trop frais. Bonne décision. Aussitôt que nous avons quitté Gênes, on commence à monter… pour une trentaine de kilomètres!!! La température chute à près de 2 degrés Celsius. Le décor change tranquillement. On passe du bord de mer aux forêts vallonnées. C’est vraiment spécial pédaler dans ces conditions. Il fait froid, mais on monte donc nous avons chaud. Nous avons chaud et froid en même temps. C’est durant ces côtes que j’ai découvert une nouvelle unité de mesure. Tout le monde connaît le « mètre », unité de mesure du système international où l’on peut ajouter un préfixe pour faire un kilomètre par exemple. Eh bien, à force de pédaler, je me rends compte qu’il y a des « kilomètres courts » et beaucoup plus souvent des « kilomètres longs ». Je m’explique. Quand je vois une pancarte qui indique une ville avec le nombre de kilomètres, je regarde mon compteur sur mon vélo pour que je puisse savoir quand je vais arriver à ladite ville. Eh bien, il s’avère qu’il est très rare que le chiffre sur la pancarte correspond au chiffre sur mon compteur (on pédale souvent plus que ce qui est écrit sur la pancarte). Donc, à ce moment, c’était des kilomètres longs! Et des fois, mais très rarement, surprise! On tombe sur des kilomètres courts. C’est-à-dire qu’on a pédalé moins de kilomètres que ce que disait la pancarte. Bon, on s’occupe comme on peut en vélo…

Cette journée-là, on ne savait pas où on allait dormir le soir. Donc, vers 17h00, on se met à la recherche du camping idéal. On sort un peu de la route et on tombe sur une intersection en « T ». Il y a une maison à gauche, une maison à droite. On remarque qu’il semble avoir plus d’activités à la maison de droite. On se dirige tranquillement vers la maison et les chiens commencent à japper, on voit une dame dans la cour. La dame parle français et Rémi lui demande si elle ne sait pas où on pourrait installer nos tentes et cacher les vélos pour la nuit. La dame, sans hésiter, nous ouvre la porte du garage et nous dit qu’on peut installer les vélos à cet endroit. Pour dormir, elle nous ouvre la porte d’une salle à manger où elle reçoit ses clients lorsque le gîte est ouvert en été. Elle nous dit qu’on peut dormir à cet endroit. Wow! Nous sommes plus qu’heureux. Puis, elle nous dit que son mari est en train de cuisiner des pâtes à la carbonara et qu’on peut se joindre à eux pour le souper! Wow! Nous sommes encore plus heureux. Nous passons une soirée super avec des gens très accueillants. Merci Marcello et Emma! Et cet exemple, c’est un parmi tant d’autres. En 23 jours depuis le départ en janvier, nous avons dormi deux nuits à l’extérieur… Et à chaque fois qu’on rencontre des gens aussi accueillants et généreux, on se dit qu’on doit en profiter parce que ce sera impossible de rencontrer des gens aussi généraux. Puis, c’est ce qui arrive!

Hôtel de ville de Brescia

Le lendemain, nous allons dormir chez un hôte trouvé sur Couchsurfer. Rémi utilise les « Voyages publics » sur l’application pour mentionner notre itinéraire et il arrive qu’on reçoive des réponses positives. Or, nous avions marqué que nous serions à Venise autour du 20-21 janvier. Dans notre message, nous avions marqué le chemin que nous allions emprunter. Un monsieur habitant à Venise nous répond qu’il est en vacance chez sa mère qui habite sur notre route. Donc, nous passons la soirée avec Gianluigi à Robecco d’Oglio. C’est un italien qui travaille à Milan, mais qui fait du télé-travail depuis Venise. Il est donc la moitié de la semaine à Venise et la moitié à Milan. Il nous fait visiter la charmante ville où il a étudié : Brescia. Il a une culture incroyable et est un guide hors pair! Il nous parle également de Venise et nous donne des trucs et des places à ne pas manquer. Il nous dit qu’à la date où nous allons arriver à Venise, il sera à Milan, mais qu’il nous aurait hébergés volontiers. Il nous dit quand même qu’il réfléchit pour nous trouver une solution. Le lendemain matin, il se réveille et nous dit « La nuit porte conseil, je vais venir dimanche vous porter les clés de mon appartement et je vais repartir le soir pour Milan » (2 heures de route). On est sans mot!! Il reste un problème à résoudre : les vélos. En effet, il est interdit d’avoir des vélos à Venise… Pourquoi? Il y a des marches partout de toute façon, trop de monde, rues trop étroites etc. On se met sur la rédaction de courriel pour trouver une place pour ranger les vélos. Le choix numéro 1 est dans un stationnement à vélo de l’autre côté de Venise (Mestre). Par contre, nous ne sommes pas certains à 100% que les vélos seront surveillés et nous avons beaucoup de bagages à transporter. Le lendemain, on discute avec lui et il nous dit : « J’ai trouvé une solution, si vous êtes d’accord, je ne suis pas prêt à laisser vos vélos à la gare. J’ai envie d’être un bon hôte et de réserver un hôtel à Lido, une île près de Venise pour que vous puissiez y laisser les vélos ». Une fois de plus, nous sommes surpris par cette générosité immense!!! Un énorme merci à Gianluigi!!

Rémi accompagné de Kate

Donc, pour les 2 jours suivants, nous avons pédalé tranquillement sans réfléchir aux solutions pour nos vélos et nos sacoches. Avant d’arriver à Venise, nous avons passé par Vérone où l’on a été hébergé par Kate qui nous a nourri pour 3 jours. Puis, elle nous a accompagnés en vélo pour « admirer » la fameuse maison de Juliette avec son balcon (en référence à Roméo et Juliette). Je ne sais pas trop quoi en dire… Est-ce que c’est beau? Est-ce que c’est quétaine? Est-ce qu’il y a trop de monde? Ça me faisait penser au Louvre avec la Joconde. Il y a un petit tunnel qui mène au balcon et les gens peuvent s’amuser à dessiner sur les murs. C’est spécial!

Pour arriver à Venise, on pouvait passer par Mestre puis prendre le train ou l’autobus pour traverser les 4 kilomètres du pont. Par contre, et je dis ça sans savoir si c’est la réalité parce que nous avons pris un autre chemin, mais Mestre ne doit pas être trop beau puisque les gens y sont que de passage pour se rendre à Venise. Donc, nous avons pris le bateau depuis la ville de Chioggia au sud de Venise pour arriver à Lido, une île de 15 kilomètres de long. De là, nous avons laissé nos vélos à l’hôtel pour visiter Venise à pied. Nous avons eu la chance d’être guidé par Gianluigi (qui a pris une journée de congé) qui nous a montré tous les petits coins et fait visiter quelques autres îles : Burano, Murano et le cimetière… Eh oui! Le cimetière est sur une autre île et ils ont agrandi l’île pour pouvoir accueillir membres.

À cette époque (fin janvier), la ville est assez tranquille. C’est la période juste avant le carnaval de février. Plusieurs commerces sont fermés puisque les propriétaires prennent des vacances avant le carnaval très achalandé.  Le soir après 19h00, c’est mort. On a l’impression qu’il 4h00. Par contre, apparemment que ce n’est pas la même chose l’été ou durant le carnaval. Ceci étant dit, la ville est très spéciale. Le transport en commun est un bateau-bus qu’on appelle « vaporeto ». Peu importe le nombre d’arrêts qu’on fait, le prix est de 7.50 euros (12$ CAN), on peut acheter des billets illimités pour une journée à 20 euros (30$ CAN). Il n’y a pas de camion à ordure, c’est un monsieur qui sonne à la porte le matin pour récupérer les ordres (tous les jours). Les policiers se promènent en bateau. L’ambulance est un bateau. L’entrée de l’urgence pour les ambulances est … un port!! Pour poster une lettre, les adresses n’ont pas de nom de rue parce qu’il y a plusieurs rues qui ont le même nom. On indique plutôt le nom du quartier et le numéro de porte. J’ai rarement vu une ville aussi mélangeante au point de vue orientation. Ce que Gianluigi fait en 40 minutes, on l’a fait en 2h30 et on a abandonné à la fin en utilisant le GPS.

Nous quittons Venise sous peu. Nous avons fait d’incroyables rencontres entre Gênes et Venise. L’Italie en quelques mots :

  1. Générosité : Seulement 2 nuits à l’extérieur sur les 3 semaines passées en Italie… que dire de plus?
  2. Gelato : Nous sommes des professionnels. Une gelato par jour éloigne les bobos pour toujours!
  3. Tiramitsu : Merci Tripadvisor qui nous permet de trouver le meilleur Tiramitsu de chacune des villes italiennes!

Voilà! Dans quelques jours à peine, nous allons entrer dans notre troisième pays du voyage : la Croatie. Plusieurs options sont possibles, pédaler le long de la cote, pédaler parmi les milliers d’îles qu’il y a. On verra au fur et à mesure comment le vent nous portera!

Coucher de soleil sur Venise
Cet article comporte 8 commentaires
  1. Passionnant. Venise, je ne connais pas mais je crois en effet que c’est très spécial. C’est formidable : l’accueil que vous avez reçu en Italie ne m’étonne pas. Bonne route vers la Croatie ; ne pas manquer Dubrovnik (si c’est en Croatie ?). Veillez bien sur les deux petites bêtes ! Bonne continuation.
    Andrée

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